"Puisque tu veux te faire passer pour une victime, toi l'escroc, puisque voler pour toi est emprunter sans demander la permission, puisque ça ne t'a pas suffi d’abuser de ma confiance et de mon amitié, je vais porter plainte contre toi et la justice dira qui est l'ingrat. Si tu penses qu'il suffit de s’attaquer à moi pour te donner une visibilité et peut-être joindre les deux bouts [sic], je t'autorise à diffuser ce mail, toi qui aimes tant t'exhiber en victime expiatoire après avoir trahi, menti, truandé tous les auteurs qui se sont fiés à toi. J'ai connu des escrocs, mais avec un culot comme le tien, jamais. Rendez-vous bientôt devant le tribunal."
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Ce que le jour doit à la nuit ≡ Yasmina Khadra
Ce que le jour doit
à la nuitYasmina Khadra
Éditions Julliard
2008
Du parcours initiatique...
L’Algérie des années 1930 vit les prémisses de l’indépendance. Le mouvement nationaliste nait, des consciences s’éveillent. Younes, le narrateur, a grandi dans un bidonville près d’Oran, dans la misère absolue. D’emblée, on imagine une prise de position sociale, politique, humaine : l’homme indéfectiblement mêlé à la naissance de son pays – comme l’Indien Saleem Sinai dans Les Enfants de minuit de Salman Rushdie – pourrait raconter une époque révolue à travers le prisme de son intimité. Or, si le premier tiers du roman évolue dans ce sens, la suite est toute autre. Younes est confié à son oncle, un riche pharmacien marié à une Française. Il devient Jonas ; il habite le quartier aisé des colons ; il s’arrache à la pauvreté de ses origines. Identité brouillée et compagnie faussée, le garçon se déchire entre deux univers qui ne cohabiteront plus que pour quelques années.
... aux histoires de copinage
Les réalités sociales et matérielles sont alors occultées au profit de considérations radicalement différentes. Alors qu’il découvre les rapports sexuels avec Mme Cazenave, une femme plus âgée et respectée au village, Jonas se lie d’amitié avec une bande de jeunes colons, interchangeables et insipides, et s’enferme dans une passion impossible : amoureux d’Émilie, la fille de Mme Cazenave, il s’isole, s’enlise dans un quotidien aussi ennuyeux pour lui que pour nous.
La banalité est affligeante, les querelles amoureuses et les trahisons entre camarades n’ont plus de fin ; le livre non plus. L’intrigue, qui n’avait pas vraiment démarré, s’affaisse lors de la conquête de l’indépendance en 1962 et peine à s’achever. L’homme ne saisit jamais son bonheur ; il laisse filer la femme qu’il aime, le pays qu’il dénigre pour d’insignifiantes disputes, et le lecteur qu’il lasse.
Au final l’Algérie, profondément marquée par son histoire toujours fascinante et pourtant cruelle, n’est pas au cœur de ce roman ; transposable à l’infini, Younes (Jonas !) aurait pu vivre en France avec sa bande d’amis et son amour inaccessible.
Ce que Yasmina Khadra doit rendre à la littérature
Si l’histoire manque de l’aura algérienne, le style est tout aussi décevant. Yasmina Khadra a privilégié la narration au détriment de l’action. Pour preuve, le récit de la torture a été résumé ainsi : « Je persistai à nier en bloc. Les interrogatoires s’enchaînèrent, les uns piégés, les autres musclés. Krimo attendait la nuit pour revenir à la charge et me torturer. Je tins bon1. » À coup sûr la torture, qui a particulièrement marqué les esprits à propos de la guerre d’Algérie, aurait gagné en intensité avec l’évocation de circonstances précises sur l’état psychologique du personnage, sans forcément tomber dans l’excès de détails sordides.
Enfin, l’usage abusif de l’imparfait et des expressions toutes faites – dont voici l’exemple le plus remarquable : « Ses yeux brillaient de mille feux. Il était aux anges2. » –, écrasent l’événement et lui enlèvent sentiment, surprise et saveur.
D’autres romans traitent mieux l’Algérie et son passé colonialiste, et renouvellent avec plus de conviction l’éternelle histoire de la jeunesse, de ses amours et de ses trahisons.
Mon avis
La collection Pocket, abondante de milliers de titres variés, plus souvent médiocres que sublimes, est peu soignée. Sans aucun travail éditorial, la composition des textes laisse à désirer : nombreuses sont les fautes de frappe, surtout à la fin de l’ouvrage.
Du même écrivain
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Alice Zeniter L'art de perdre
Autres auteurs et autrices d'Afrique
1. Page 372. -2. Page 77.
Ce que le jour doit à la nuit
Yasmina Khadra
Éditions Julliard
Pocket n°14017
2009
448 pages
7,60 €
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Tags : Pocket, Algérie, guerre, Yasmina Khadra, Mahgreb, Younes, Jonas
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Commentaires
1CarolineSamedi 16 Mars 2013 à 19:03Répondre2SalmaLundi 21 Avril 2014 à 23:21Il y en a un (et il n'est pas le seul) qui est d'accord avec vous, c'est le psychanalyste karim sarroub; et qui n'y va pas avec le dos de la cuillère, accusations de plagiats et de pillage (non sans preuves) à l'appui; et pas qu'un plagiat mais deux; en tout cas les langues se délient. Yasmina Khadra a attendu quelques années avant de revenir sur cette affaire dans son dernier roman Qu'attendent les singes. Fayçal Métaoui en parle dans el watan;
http://contemplationsetmeditations.blogspot.ca/2014/04/le-recit-pitoyable-dune-haine.html
http://blogs.mediapart.fr/blog/cadichon/070414/lappel-de-karim-sarroub-soutenir-youcef-dris4naimetteMardi 29 Avril 2014 à 09:58Le roi du plagiat et du pillage s'exprime ! il est odieux:
Yasmina Khadra gonfle les pectoraux et brandit la menace d’un procès
De retour de quelques jours au vert, loin d’Internet et des tracas de la vie moderne, je trouve, suite à mon article du 18 avril, un courriel de Yasmina Khadra, d’une si grande élégance que j’en livre, avec l’assentiment de son auteur, la teneur :
"Puisque tu veux te faire passer pour une victime, toi l'escroc, puisque voler pour toi est emprunter sans demander la permission, puisque ça ne t'a pas suffi d’abuser de ma confiance et de mon amitié, je vais porter plainte contre toi et la justice dira qui est l'ingrat. Si tu penses qu'il suffit de s’attaquer à moi pour te donner une visibilité et peut-être joindre les deux bouts [sic], je t'autorise à diffuser ce mail, toi qui aimes tant t'exhiber en victime expiatoire après avoir trahi, menti, truandé tous les auteurs qui se sont fiés à toi. J'ai connu des escrocs, mais avec un culot comme le tien, jamais. Rendez-vous bientôt devant le tribunal."http://jeanjacquesreboux.blogspot.fr/2014/04/yasmina-khadra-brandit-la-menace-dun.html
5MinaSamedi 3 Mai 2014 à 14:35vous pouvez lire son dernier roman Qu'attendent les singes sur ce blog en format PDF
Perso, j'ai pas aimé; c'est bien les algériens qu'il traite de singes, et c'est très noir, de la violence pour la violence, bien fabriquée
http://vraiegenerosite.canalblog.com/archives/2014/05/03/29791754.html
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