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21 septembre ≡ Journée internationale de la bibliodiversité
21 septembre
Journée internationale de la bibliodiversité
Préserver l'édition indépendante
Coucou ! Aujourd’hui, 21 septembre, ce n’est pas seulement le triste anniversaire de l’explosion d’AZF à Toulouse où on a toustes cru mourir, c’est aussi la journée internationale de la bibliodiversité.
Un article qui me tient à cœur, et que je prépare depuis plusieurs mois, car je défends la bibliodiversité à travers Bibliolingus.fr (depuis bientôt 13 ans), et travaille dans et pour des maisons d’édition indépendantes.
Je n’avais pas mesuré à quel point c’était difficile de réaliser ce contenu. J’espère qu’il vous sera utile et que vous apprendrez des choses. J’ai hâte de connaître vos retours !
1- Qu’est-ce que la bibliodiversité ?
Inspirée du concept de « biodiversité », la bibliodiversité a été créée dans les années 1990 par l’Association des éditeurices indépendant·es du Chili. La bibliodiversité est un écosystème qui contribue à l’épanouissement des cultures et des idées par les livres.
La bibliodiversité repose sur l’interdépendance de toustes ses acteurices : auteurices, maisons d’édition, papetier·ères, imprimeur·ses, diffuseur·ses-distributeurices, libraires, bibliothécaires, critiques, lecteurices, mais aussi, plus largement, des organisations culturelles, associatives, politiques, et des institutions scolaires et universitaires qui utilisent chaque jour des livres.
2- Contre la monoculture
Les livres des grands groupes éditoriaux (Hachette et Editis en tête) dominent le marché du livre, au détriment des petites maisons d’édition.
Le processus à l’œuvre dans l’édition est le même que dans les autres industries. Depuis le XXe siècle, les grands groupes ont décuplé leur force de frappe commerciale en rachetant des sociétés de diffusion et de distribution, ainsi que des librairies et des imprimeries. Cette concentration verticale et horizontale leur permet de maîtriser et dominer l’ensemble de la chaîne du livre.
3- Contre la surproduction
Dans une course effrénée pour alimenter sans cesse la machine, les groupes éditoriaux produisent toujours plus en prenant le moins de risques possible :
- Ils publient des livres homogènes, stéréotypés, conservateurs, susceptibles de devenir des best-sellers et des coups marketing dont la durée de vie en rayon est de quelques mois. Ces livres répondent parfaitement aux logiques capitalistes d’Amazon, des grandes surfaces et des médias. Ils bénéficient de l’appui des prix littéraires complaisants (Goncourt, Renaudot, Femina, Académie française…).
- Ou ils s’emparent des contenus produits à la marge par les petites maisons d’édition, celles qui, chaque jour, prennent des risques pour faire émerger des voix innovantes, controversées, silenciées, les voix des femmes, des populations marginalisées, colonisées, des classes sociales opprimées… Selon le principe de la fenêtre d’Overton, les voix qui deviennent progressivement moins subversives, plus acceptables, sont récupérées par les grands groupes éditoriaux qui participent à leur tour à leur normalisation à plus grande échelle.
4- Préserver le fragile terreau de la diversité culturelle
Face aux logiques capitalistes et écocidaires, face à la censure économique, politique et intellectuelle, et malgré la loi Lang sur le prix unique du livre (1981), les acteurices de la bibliodiversité sont de plus en plus précarisé·es.
Comme pour la biodiversité, l’équilibre est précaire : il suffit de la mainmise avide de Bolloré, de la prédation des GAFAM, de la fermeture d’une librairie, ou même du lancement d’une nouvelle collection pour entraîner des répercussions sur toute la chaîne du livre.
Ensemble, auteurices, éditeurices, libraires, bibliothécaires, critiques et lecteurices, nous sommes le terreau d’une diversité culturelle qu’il nous appartient de nourrir et de protéger.
Car le livre est un support pour transmettre des idées, des savoirs, des imaginaires, qui sont autant d’outils contre le fascisme et l’ignorance, pour la justice, la liberté d’expression et l’émancipation. Ensemble, nous pouvons organiser notre autonomie et notre solidarité.
Sources
- Alliance internationale de l’édition indépendante
- CNL (Centre national du livre)
- Livres Hebdo
- SNE (Syndicat national de l’édition)
- Ministère de la Culture
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Tags : bibliodiversité, aiei, édition indépendante, livre, 21 septembre, biodiversité, Hachette, Editis, Madrigall
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Commentaires
Coucou !! Merci beaucoup pour ton commentaire et ta visite ! Ben, tu vois, même si ce nombre est tout simplement impressionnant et irrationnel, je vis quand même avec la frustration permanente de ne pas avoir assez d'une vie pour lire et découvrir tout ça